Caliigraphie
PETITE HISTOIRE DE L’ECRITURE CHINOISE
Parmi les écritures en usage aujourd’hui, l’écriture chinoise est la seule qui ait traversé autant de millénaires.
Les plus anciennes traces ont été découvertes sur des os ou sur de l’écaille de tortue, gravées à la pointe. Datées à partir du XIVe siècle avant notre ère, ces inscriptions concernent des oracles et témoignent de la relation fondamentale entre la divination et la naissance de l’écriture chinoise : le devin apposait des tisons incandescents sur une carapace de tortue, puis interprétait les craquelures produites par la chaleur ; il consignait ensuite le résultat de sa divination sur la carapace, à proximité des craquelures.
Inscriptions oraculaires Chine, XIIème s. avt J.-C. Paris, BnF, manuscrits orientaux
Il s’agit déjà d’un système pictographique cohérent, bien que les graphies ne soient pas encore stabilisées. Dans un corpus de 40 000 documents du XIVe au XIe siècle avant J.-C., on a relevé un lexique déjà riche de 4 672 graphies.
D’autres inscriptions, fondues dans le bronze des vases rituels, permettent de suivre l’évolution du XIIe au IIIe siècle : on observe un grand nombre de variantes graphiques pour un même caractère et une écriture de plus en plus complexe. l'ostéomancien Au IIIe siècle avant J.-C., l’empereur Qin Shihuang (221-210), englobant l’écriture dans sa politique d’unification de la Chine, demande à son ministre Li Si de mettre un terme à la prolifération anarchique des caractères. Li Si établit une liste de 3 000 caractères dont il fixe la forme. Cependant, le nombre de caractères ne va cesser d’augmenter :
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8 000 à la fin du Ier siècle de notre ère, 18 000 au IIIe siècle, 30 000 au XIe, 47 000 au XVIIIe, environ 55 000 aujourd’hui dont 3 000 sont d’usage courant.
Cette tendance à la prolifération, répondant à un enrichissement quasi permanent du lexique, est rendue possible par la nature même des caractères. C’est ce qui