Dans un autre ordre d’idées, Camus, lors de son allocution, fait la promotion de la liberté humaine. Une liberté qui, pour lui, commence par la création d’un sens à la vie. Un sens qu’il introduit d’abord par la mise en contexte de la vie de sa génération face à cette liberté. Pour ce faire, il emploie des procédés de réfutation, d’atténuation et de contradiction, comme par exemple : « la mienne [sa génération] sait pourtant qu’elle ne le fera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse » et « restaurer entre les nations une paix qui ne sera pas celle de la servitude » (D.S P. 18-19, L. 146-150). Ce qui s’explique par l’emploi du « ne pas, du mais, et du peutêtre » qui, utilisés de cette façon, indiquent ce qui selon lui serait souhaitable à cette même génération. Il en est ainsi du passage où il énonce : « refaire avec tous les hommes une arche d’alliance » (L. 169-170); l’introduction de cette métaphore à propos de l’arche d’alliance illustre une liaison entre tous les hommes, une union ayant pour ultime but la liberté. De surcroît, il propose par la suite son élaboration personnelle du sens qui doit être donné à la vie qui est : « selon le grand mot Nietzsche, ne régnera plus le juge, mais le créateur, qu’il soit travailleur ou intellectuel », c’est-à-dire qu’il voit l’homme maître de son destin, apte à réaliser des choix personnels, autonomes, moins vulnérable face aux doctrines et doté d’une plus grande assurance personnelle. En somme, Camus aborde en premier lieu la promotion de la liberté par la création d’un sens à la vie, en se basant sur celui de sa génération et sur celui que lui-même propose.
Pour atteindre ce résultat, Camus affirme dans le D.S que l’accession à la liberté passe obligatoirement par l’abolition de la servitude. Pour cela, l’homme doit se créer sa propre liberté et se doit de lutter pour prouver sa légitimité. Par exemple : « Ils les hommes de sa génération] leur a fallu se forger