Camus innocence et culpabilité dans l'étranger
Innocence et culpabilité dans L'Étranger, La Peste et La Chute
Certains romans comme L'Étranger ou La Chute évoquent l'appareil judiciaire. D'autres, comme La Peste, ne le mettent pas en scène. Mais le problème de l'innocence ou de la culpabilité des personnages de Camus comme de l'humanité tout entière, est un des problèmes clés qu'évoque le romancier. Sommes-nous donc innocents ou coupables ? Et quelle est la sentence si notre culpabilité est prouvée ?
I) De la culpabilité de certains à la culpabilité générale
1. La culpabilité d'ordre judiciaire
Meursault est effectivement criminel (meurtre de l'Arabe). Mais, en écho, on peut voir un autre crime, celui du père de Tarrou, qui se rendait criminel en réclamant la tête des accusés.
2. La culpabilité morale
En voici plusieurs exemples : celle de Clamence, qui ne sauva pas une jeune femme en train de se noyer ; celle du Christ, responsable du massacre des Innocents (meurtre des bébés mâles) commis à cause de lui ; celle de Cottard (son seul vrai crime est d'avoir approuvé dans son coeur ce qui faisait mourir des enfants et des hommes ; allusion à la Collaboration).
3. Nous sommes tous coupables.
En fait, nous sommes tous coupables. En premier lieu, les "honnêtes" gens qui sont souvent de beaux hypocrites. Plus généralement encore, "nous ne pouvons affirmer l'innocence de personne, tandis que nous pouvons affirmer à coup sûr la culpabilité de tous."
Une théorie peut se dégager, celle "qui refuse l'innocence à l'homme", quel qu'il soit et tout honnête qu'il paraisse.
II) La sentence
1. La sentence de Dieu
Une précaution à prendre : Camus est athée ; il ne peut donc nous donner qu'une vision athée de cette sentence divine.
D'après le prêche de Paneloux, la peste est la représentation de la sentence de Dieu : c'est une culpabilité méritée :thème du péché, de la non-observance de règles morales. Mais pour Camus, c'est une sentence inutile : "Dieu n'est pas nécessaire pour