CANDIDE
Le narrateur tient une véritable comptabilité des tués, et énumère les chiffres et le total final sans manifester aucune émotion: comme si l'importance des chiffres traduit à elle seule l'opinion de l'auteur et valoriser la guerre (cf. les communiqués militaires). De même, il fait des approximations avec désinvolture: « à peu près ». « le tout pouvait bien se monter à une trentaine de mille âmes »: déshumanise les morts en les considérant dans un ensemble uniforme.
Voltaire fait ici voir les évènements à travers les yeux de Candide, qui découvre les effets de la « boucherie héroïque » en passant dans un village qui a été détruit et dont les habitants ont été massacrés; l'horreur de la guerre est vue de façon très r0éaliste, et l'écriture change: changement de temps du passé simple à l'imparfait, temps de la description; le regard de Candide se développe.
Toutes les victimes sont répertoriées: femmes, enfants, vieillards. Une description d'un réalisme très cru montre l'ampleur des massacres: le champ lexical de la violence est très étendu et diversifié, désigne les actes meurtriers des soldats et leurs résultat: « criblés de coups », « égorgées », « éventrées », « brûlées », etc. (assonance en « é »); Le narrateur précise des détails anatomiques horribles, suggère la souffrance des agonisants, et montre qu'il s'agit de familles entières. Voltaire la montre ironiquement comme un spectacle (champ lexical du spectacle, conception théâtrale de la guerre: « héroïque »), puis il décrit de façon très réaliste ses conséquences avec les massacres de civils. Il s'agit là de deux visions inconciliables de la guerre
Le discours développée semble favorable à la guerre de par le registre épique utilisé pour en faire l'éloge : on note un grand nombre d'occurrences en relation avec le héros : «