capital social
Parmi les nombreux facteurs mis en avant pour expliquer les différences de trajectoires de développement des pays ou des régions, les relations sociales ont été récemment remises à l’honneur, notamment à la suite des critiques de plus en plus vives des approches basées sur la libéralisation et les plans d’ajustement structurel. La Social Capital Initiative lancée en 1996 par la Banque mondiale a donné lieu à un foisonnement exceptionnel de littérature théorique et empirique sur le sujet. En conséquence, ces recherches ont surtout porté sur les pays en voie de développement, et peu sur les problématiques de développement régional dans les pays industrialisés. Depuis le début des années 1990 et les travaux fondateurs de PUTNAM (1993), l’engouement autour de la notion de capital social dans la littérature anglo-saxonne a fait naître l’ambition d’établir une synthèse des liens entre relations sociales et développement économique. Ces travaux restent cependant d’une grande hétérogénéité dans les méthodes et les résultats obtenus.
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La pensée économique a dans l’ensemble peu intégré les relations sociales dans ses analyses. La pensée dominante en économie tend à considérer l’interférence des relations sociales avec les phénomènes économiques comme en général nuisible à l’efficacité, en l’appréhendant comme une externalité. Adam SMITH note ainsi que les arrangements entre marchands tournent souvent en des « conspirations contre le public » : les relations sociales sont donc considérées essentiellement soit comme un moyen de capter une rente, soit comme affaiblissant les incitations à être efficace. C’est grâce à des individus uniquement mus par leur intérêt personnel, sans interactions directes, que la richesse des nations sera la plus grande[1] Réduire la pensée de SMITH à cette seule assertion...[1][**] Les chiffres entre parenthèses renvoient aux notes...[**]. De plus, les méthodes de la micro-économie sont peu conciliables avec l’introduction