Cartographie des risques
LA CARTOGRAPHIE
DU RISQUE OPÉRATIONNEL OUTIL RÉGLEMENTAIRE OU OUTIL DE PILOTAGE ?
PHILIPPE DENIAU * ÉTIENNE RENOUX **
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i l’on se réfère à la définition qu’en donnent les dictionnaires traditionnels, la notion de cartographie se limite à l’art d’établir des cartes géographiques. Pour autant, sans que le terme ne constitue réellement un néologisme, les dictionnaires récents proposent une acception plus large et évoquent une représentation de phénomènes mesurables, sous forme de diagrammes ou de schémas où l’exactitude topographique est abandonnée au bénéfice d’informations quantitatives. Aussi, appliquée au risque opérationnel, la notion de cartographie peut-elle s’entendre comme le relevé et la représentation des risques d’une entreprise qui privilégiera une information exploitable dans une logique de gestion. L’objectif d’un tel exercice est donc bien d’établir un recensement et une évaluation des risques au regard des contrôles en place, en vue de diffuser une information qui mette en évidence d’éventuelles faiblesses résiduelles. Si cette information est nécessaire pour assurer un pilotage de l’activité au regard de critères ou de limites quant à l’acceptation de risques que s’est fixé l’établissement, l’élaboration d’une cartographie peut, selon la complexité de l’organisation et le niveau de précision que l’on veut lui donner, constituer un travail fastidieux et coûteux. Aussi, paraît-il opportun de s’intéresser aux bénéfices de l’exercice au regard de l’effort qu’il requiert.
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* Associé, Risk consulting, Deloitte. ** Senior Manager, Risk consulting, Deloitte.
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15/06/06, 9:08
REVUE D'ÉCONOMIE FINANCIÈRE
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Cette analyse est d’autant plus nécessaire que le régulateur, notamment dans le cadre des travaux du Comité de Bâle sur le contrôle bancaire concernant le risque opérationnel, incite les établissements à mener une cartographie