Centres étrangers séries technologiques objet d'étude : la poésie. textes : texte a : arthur rimbaud, « le buffet ». poésies, 1870. texte b : paul verlaine, « le piano que baise une main frêle... » , romances sans
Textes :
Texte A : Arthur Rimbaud, « Le Buffet ». Poésies, 1870.
Texte B : Paul Verlaine, « Le piano que baise une main frêle... » , Romances sans paroles, 1874.
Texte C : Francis Ponge, « La Valise », Pièces, 1961.
Texte D : Jacques Réda. « La Bicyclette », Retour au Calme, 1989.
Texte A : Arthur Rimbaud, « Le Buffet ». Poésies, 1870.
Le Buffet
C'est un large buffet sculpté ; le chêne sombre,
Très vieux, a pris cet air si bon des vieilles gens ;
Le buffet est ouvert, et verse dans son ombre
Comme un flot de vin vieux, des parfums engageants ;
Tout plein, c'est un fouillis de vieilles vieilleries,
De linges odorants et jaunes, de chiffons
De femmes ou d'enfants, de dentelles flétries,
De fichus1 de grand-mère où sont peints des griffons ;
- C'est là qu'on trouverait les médaillons, les mèches
De cheveux blancs ou blonds, les portraits, les fleurs sèches
Dont le parfum se mêle à des parfums de fruits.
- O buffet du vieux temps, tu sais bien des histoires,
Et tu voudrais conter tes contes, et tu bruis2
Quand s'ouvrent lentement tes grandes portes noires.
1. Fichus : foulards
1. Bruire : produire un son confus.
Texte B : Paul Verlaine, « Le piano que baise une main frêle... », Romances sans paroles, 1874.
Son joyeux, importun, d'un clavecin sonore. (Pétrus Borel).
Le piano que baise une main frêle
Luit dans le soir rose et gris vaguement,
Tandis qu'avec un très léger bruit d'aile
Un air bien vieux, bien faible et bien charmant
Rôde discret, épeuré1 quasiment,
Par le boudoir2 longtemps parfumé d'Elle.
Qu'est-ce que c'est que ce berceau soudain
Qui lentement dorlote mon pauvre être ?
Que voudrais-tu de moi, doux Chant badin3 ?
Qu'as-tu voulu, fin refrain incertain
Qui vas tantôt mourir vers la fenêtre
Ouverte un peu sur le petit jardin ?
1. Apeuré.
2. Petite pièce dans laquelle la maîtresse de maison se