Cerveau et conscience -bilan et perspective
La première, et certainement la principale difficulté que rencontre tout explorateur de la conscience est d’ordre linguistique. Que recouvrent chacun des multiples usages du terme “ conscience ”? Et qu’en est- il du “ psychisme ”, de “ l’esprit ” ou de “ l’âme ”? Une autre difficulté majeure tient à la nature même du problème à résoudre qui suppose d’être déjà résolu pour être posé. En effet, si l'on voulait éclairer les pouvoirs de la conscience de manière non circulaire, on ne devrait ni les invoquer, ni les supposer, dans l'explication des processus par lesquels ils se manifestent. Ce qu’il convient d’expliquer devrait rester un but et n’être pas utilisé comme ressource explicative, ce qui, dans le cas de la conscience, est effectivement impossible. Comme le souligne A. Damasio, “ Qu’y a-t-il de plus étourdissant que de s’apercevoir que c’est le fait même d’avoir une conscience qui rend possibles et même inévitables nos questions sur la conscience ? ”
1 – LA CONSCIENCE DANS TOUS SES ETATS
1.1. PSYCHISME, AME, ESPRIT Le psychisme peut-être considéré comme inhérent à tout être vivant. Au sens large, ce terme désigne le fait, pour tout organisme [vivant] d’être le siège de processus (pour l’essentiel, inconscients) dont la finalité est la conservation de son identité (de sa structure). L’âme [1 ] (végétative, sensitive, intellective) apparaît, quant à elle, comme détentrice et/ou génératrice de l’information (de ce qui donne la forme) à condition de ne pas réduire cette dernière (l’information) au formalisme de la théorie qui la quantifie. Cette in- formation n’est pas non plus équivalente au contenu du programme génétique mais plutôt à la