Chambre clair
La Chambre claire, par opposition à la chambre noire où l’on développe la photo, est un éclaircissement, une philosophie, selon Roland Barthes. Celui-ci reste abasourdi par une photo de 1852 représentant le dernier frère de Napoléon. Il se dit alors : « Ces yeux ont vu l’Empereur! ». Puis la photographie culturelle l’éloigne peu à peu de cet étonnement. Il veut cependant savoir ce que la photographie est « en soi », si elle dispose d’un « génie » propre. En tout cas elle reproduit à l’infini, mécaniquement, ce qui n’a lieu qu’une fois. Elle ne peut être transformée philosophiquement. Percevoir ce qu’elle signifie n’est pas impossible si l’on fait appel à la réflexion.
Pour mieux comprendre ce que la Photographie est réellement, Roland Barthes l'oppose au cinéma. Pour lui, la Photographie est le seul médium qui a le pouvoir de regarder fixement. Dans un film, personne ne regarde le spectateur dans les yeux : "c'est interdit-par la fiction". Dans son livre, Roland Barthes définit un film comme pouvant être "fou par artifice" et "présenter les signes culturels de la folie". Il voit un film comme étant une simple illusion et l'oppose ainsi à la Photographie, chargée quant à elle de ce qu'elle représente mais aussi de son existence même : l'objet photographié a bien existé et il a été là où je le vois. Seule la Photographie permet de nous assurer du passé de la chose.
Les photos qui intéressent Roland Barthes sont celles devant lesquelles il éprouve plaisir ou émotion. Il ne tient pas compte des règles de composition d’un paysage. Devant certaines photos, il se veut sauvage, sans culture. À partir des photos qu’il aime, il essaie de formuler une philosophie. N’étant pas photographe, il n’a à sa disposition que deux expériences : celle du sujet regardé et celle du sujet regardant.
Ce qu’il aime, c’est le bruit mécanique du doigt du photographe sur l’appareil et non l’œil qui le terrifie. Par rapport à son