Changement structurel et politique économique
La réalisation du marché unique et l’introduction de l’euro – qui ont notamment accru l’interdépendance des économies européennes – ont constitué un changement important pour la régulation conjoncturelle en Europe, amenant à repenser le policy-mix européen et les instruments institutionnels et fonctionnels garantissant son bon fonctionnement. Aujourd’hui, la coordination des politiques économiques se réalise avec une intensité variable selon les domaines concernés mais apparaît globalement insuffisante.
La coordination des politiques économiques s’effectue à des degrés divers
Au niveau monétaire, la coordination est en quelque sorte centralisée et totale, puisqu’elle exclut le maintien de politiques économiques autonomes. La BCE, institution fédérale indépendante des gouvernements nationaux et des institutions communautaires, a en charge la politique monétaire de l’ensemble de la zone euro. Elle a pour objectif central le maintien de la stabilité des prix, c'est-à-dire la lutte contre l’inflation.
La coordination s’effectue à un degré moindre, de manière décentralisée, au niveau budgétaire. En effet, s’il y a autant de politiques budgétaires qu’il y a d’états membres, celles-ci sont fortement encadrées par le Pacte de stabilité et de croissance.
Enfin, la coordination des politiques économiques tend à s’étendre très progressivement à de nouveaux domaines (de manière souvent embryonnaire). Un système de coordination souple se met ainsi en place concernant la fiscalisation de l’épargne (mise en place d’un système d’échange automatique d’informations sur les revenus de l’épargne entre 12 pays européens au 1er janvier 2004). Les politiques structurelles de lutte contre le chômage, de restructuration de marchés sont également visées. La stratégie de Lisbonne (2000) s’inscrit précisément dans cette perspective. Enfin, un minimum de coordination se fait jour en matière fiscale