Chanson ouverture portrait de l'artiste en jeune homme
En 1916 est publié Portrait de l'artiste en jeune homme (A Portrait of the Artist as a Young Man), œuvre de James Joyce qui est une réécriture presque complète de la nouvelle abandonnée Stephen le héros. Ce roman de formation prend une dimension réaliste grâce à la présence de l’autobiographique qui s’exprime dans le roman. Passage d’ouverture du livre, dans le chapitre 1 consacré à Clongowes Wood et à l’institution scolaire. Ce passage est assimilable à un incipit. Cet incipit a une double valeur, la première est l’exposition puisque c’est de le point de départ du roman chronologiquement. La deuxième valeur est celle d’une table des matières, la chanson est riche en références que l’on retrouvera développées tout au long du roman.
Dans cette chanson apparaît trois éléments qui corroborent la thèse de ce passage comme une exposition, la forme de la contine, le vocabulaire hypocoristiques qui infantilise cette entrée en matière et le côté autobiographique du roman. Le personnage pas encore nommé est l’alter ego de Joyce. Si cette chanson est comparable à un incipit c’est tout d’abord parce qu’elle prend la forme du conte, « il était une fois , et c’était une très bonne fois, une meuh-meuh[…] », en version originale que l’on retrouve également dans Finnegans Wake: « Once upon a time a very good time it was there was a moocow[…]. Si Joyce choisit cette entrée en matière, c’est parce qu’il obéit à la tradition irlandaise puisqu’à cette époque avait lieu des festivals annuels du conte. Joyce lui-même a écrit un conte, Le Chat et le diable (The Car and the Devil). Cette référence expose donc le lieu de l’histoire de son héros, l’Irlande. Dans un deuxième temps, c’est le vocabulaire utilisé qui est enfantin, cela nous indique l’âge du héros au début de l’œuvre. Joyce procède par l’utilisation d’hypocoristiques. Le premier élément de cette réflexion est ligne 2 : «