Chant i odyssée homère
Déjà tous les guerriers échappés aux horreurs du carnage étaient rentrés dans leurs foyers, après avoir évité les périls de la mer et des combats. Un seul, désireux du retour et de son épouse, fut retenu par l’auguste nymphe Calypso, qui, dans ses grottes profondes, desirait qu’il devînt son époux. Mais lorsque dans le cours des années arriva le temps marqué par les dieux pour son retour dans Ithaque, où ce héros, quoiqu’au milieu de ses amis, devait rencontrer d’inévitables dangers, tous les immortels prirent pitié de lui, hors Poséidon ; il resta toujours courroucé contre le divin Ulysse, jusqu’à ce que ce héros parvint dans sa patrie.
Cependant Poséidon s’était rendu chez les Éthiopiens, habitant des terres lointaines, les Éthiopiens qui, placés aux bornes du monde, sont séparés en deux nations, l’une tournée au couchant, l’autre au lever du soleil, où, parmi les hécatombes de taureaux et de jeunes brebis, Poséidon assistait avec joie à leurs festins ; les autres divinités, étant rassemblées dans le palais de Zeus, roi de l’Olympe, le père des dieux et des hommes, le premier de tous, fait entendre sa voix ; alors il rappelait dans sa pensée Égisthe, que venait d’immoler le fils d’Agamemnon, l’illustre Oreste ; en se ressouvenant de ce prince, il adresse ces paroles aux immortels :
« Hélas ! les hommes accusent sans cesse les dieux ; ils disent que c’est de nous que viennent les maux, et