explication
INTRODUCTION : Jean-Jacques ROUSSEAU (1712-1778), écrivain et philosophe de langue française, a recherché le bonheur du mieux qu’il a pu. Mais Les confessions, tout comme Les rêveries du promeneur solitaire, nous présentent un homme marqué par les faux-pas, les regrets, la solitude, l’incompréhension des autres. Est-ce dans la solitude ou la compagnie d’autrui que le bonheur peut se vivre ? Peut-on distinguer le bonheur individuel du bonheur de la communauté politique ? Il semble en tous les cas que Rousseau ait été partagé entre le goût de l’isolement et la volonté d’une reconnaissance mondaine.
C’est aussi du bonheur dont il est question dans le texte que nous allons étudier, extrait d’un recueil qui rassemble des écrits inachevés portant sur la politique. Il pose principalement le problème suivant : Comment rendre l’homme, autant qu’il est possible, heureux ? Quelle est la condition indispensable au bonheur de l’être humain ? La position défendue ici par l’auteur est la suivante : le bonheur des hommes dépend de l’Etat auquel ils appartiennent, étant entendu que cet Etat soit une République.
Cette thèse est démontrée ainsi : Rousseau commence par établir une distinction entre le bonheur d’un individu et celui d’une société, autant le premier est « tout intérieur » (donc secret) autant le second est visible (ligne 1 à ligne 10). Plutôt que de préciser ce qu’est le bonheur public, l’auteur poursuit en donnant la cause du malheur humain (l. 11 à l. 17). Ce détour lui permet de donner une solution pouvant remédier au malheur humain, et par là-même il donnera une définition du bonheur de l’homme : les hommes doivent appartenir entièrement à la République dans laquelle ils vivent (de la l. 18 jusqu’à la fin du texte). En disant que les hommes seront ainsi heureux, l’auteur n’en vient-il pas à renier ce qu’il avait dit au début du