Charlotte Delbo analyse
Dès le début du texte, un rêve entier s’effondre, le rêve d’un jour revoir ce qui lui est cher, et sa vie. Le texte entier est centré sur un sens, le regard, le lecteur fait face à une observation, dans laquelle il peut se mettre à la place du narrateur. Chaque chose vue est signe d’horreur, la brume, les barbelés, la lumière des réflecteurs, de jour ou de nuit, tout semble être enfer. Le jour, ils attendent la nuit, et la nuit ils attendent le jour, car rien n’est bénéfique pour les personnes dans les camps de concentration. La dimension infernale d’Aushwitz est sollicitée de manière récurrente, car rien n’est confortable, et rien ne va jamais, la nuit comme le jour, l’hiver comme l’été, tout est prétexte à …afficher plus de contenu…
La suite du récit nous montre que les déportés viennent de l’Europe entière, de France, jusqu’à l’Italie en passant par l’Autriche, l’énumération des pays est très longue, et à chaque pays qui se rajoute à la liste, le lecteur prend un coup de plomb en plein cœur, de plus en plus lourd, Aushwitz comme cimetière du monde, ou alors comme enfer sur Terre, tous les pays se retrouvant en ce seul et même point, ce même point où des personnes meurent quotidiennement. Et malgré le fait qu’ils se trouvent au centre de l’Europe, il ne savent quand même pas où ils sont, comme dans la brume, même brume qui a été mentionnée au