Chateaubriand
Comment l'auteur exprime-t-il les passions qui l'habitent ?
I. Les inquiétudes de René, double romanesque de Chateaubriand
1) Champ lexical [de l’inquiétude]
- "incertitudes" - "foule de sensations fugitives"
- "rêverie", le sens du mot est celui du XVIe au XVIIIe siècle surtout: Activité consciente de l’esprit qui s’oppose au rêve, mais qui n’est pas dirigée par l’attention, qui est soumise à des causes subjectives et affectives. Méditation, réflexion : "'un secret instinct me tourmentait"; "possédé par le démon de mon cœur".
2) Une inquiétude marquée par quatre motifs
a) l’errance : " mes promenades " ; " je m’égarais sur de grandes bruyères terminées par des forêts " ; " souvent j’ai suivi des yeux les oiseaux de passage "
b) la solitude : un des thèmes et des mots-clés de la prose de Chateaubriand : " le vide d’un cœur solitaire " ; " le clocher solitaire ", solitude métaphorisée par une " roche écartée, un étang désert " Ces thèmes fondamentaux sont orchestrés par " l’accent Chateaubriand " qui, selon J. Mourot, fait alterner les [E] ouverts et fermés dans les mots que la syntaxe de la phrase met en vedette.
c) Le caractère éphémère de l’existence : " sensations fugitives " métaphorisées par " une feuille séchée que le vent chassait devant moi, une cabane dont la fumée s’élevait dans la cime dépouillée des arbres, la mousse qui tremblait au souffle du Nord sur le tronc d’un chêne ".
d) Le départ, le voyage. Le narrateur-personnage s’identifie complètement aux " oiseaux de passage ". On note une animalisation complète du personnage humain dans l’image suivante : " Homme, la saison de ta migration n’est pas encore venue ; attends que le vent de la mort se lève, alors tu déploieras ton vol vers ces régions inconnues que ton cœur demande. "
Le motif de l’inquiétude est encore souligné par l’imprécation, l’invocation et l’appel aux orages.
La comparaison de la lune avec un " vaisseau " évoque le