Chateubriand: rené "ce mouvement, ce cri"
Commentaire de texte :
Le texte que nous allons commenter est extrait de René, écrit en 1802 par Chateaubriand. Cet passage, caractéristique du mouvement romantique, raconte de manière autobiographique le trouble soudain éprouvé par René après l’aveux incestueux de sa sœur. La scène se passe dans l’église où Amélie a décidé de se retirer. Pour étudier ce passage, nous verrons en un premier temps comment l’auteur en a fait un coup de théâtre. Puis nous nous demanderons dans quelle mesure le malheur que René évoque n’est pas ambigu.
Le héros vient donc d’apprendre que sa sœur éprouve à son égard une passion incestueuse. Cette révélation s’est faite pendant la cérémonie qui consacre l’entrée d’Amélie dans la vie religieuse. Ce passage représente donc, dans le cours du roman, un coup de théâtre qui va réorienter complètement la vie de René.
Au tout début du passage, le registre pathétique mêlant violence et souffrance domine le texte avec ces mots : « cri » et « larmes ». Notons ensuite l’accumulation de verbes d’action dès la première phrase qui renforcent cette violence : « troublent [...]s’interrompt [...]ferment [...]s’agite [...]se presse [...]on m’emporte [...] ». Par ailleurs, le vocabulaire de la souffrance est largement employé tout au long du texte avec des mots comme : « sacrifice [...]fièvre ardente [...]maux [...]souffrir [...] ». C’est bien la souffrance psychologique de deux êtres qu’il s’agit ici d’évoquer.
Ainsi cette souffrance a été mise en scène par l’auteur, d’autant plus que ce dernier nous la donne à voir, (avec tous ces verbes de mouvement cités plus haut). Mais il nous donne aussi à entendre la scène. En témoignent l’accumulation de l’incipit associée à l’anaphore du démonstratif « ce » : « Ce mouvement, ce cri, ces larmes ». Et si l’auteur théâtralise ainsi la scène, c’est que l’action de cette première partie est construite comme une tragédie.
En effet, René perd