Choc des civilisations
Peut-on éviter le choc des civilisations ?
Introduction
Depuis la chute du mur de Berlin en 1989, les idéologies ont perdu de leur éclat. On a assisté à la fin d’un monde bipolaire Est/Ouest. Cependant, de nouvelles tensions sont apparues avec l’émergence de revendications culturelles, ethniques, religieuses et, d’un point de vue général, civilisationnelles. De nombreux spécialistes en relations internationales estiment que le principe civilisationnel déterminera de plus en plus les rapports entre Etats et continents. De nombreux conflits et tensions émergent : le monde occidental contre le monde musulman ou encore le monde occidental contre le monde asiatique, en particulier contre la Chine. On constate que les hommes sont en quête de repères et s’appuient sur des concepts de culture permettant de revendiquer l’appartenance à une civilisation. Cependant, dans le cadre de la mondialisation, des migrations, du contrôle des richesses par les grandes puissances, les intérêts se heurtent. On assiste à des frictions de plus en plus violentes entre pays du Nord et pays du Sud. Les attentats du 11 septembre 2001 sont souvent interprétés comme la première manifestation du « choc des civilisations », c’est-à-dire un choc entre le monde arabo-musulman et le monde judéo-chrétien. Cet affrontement ne peut être réglé, selon les adeptes de cette théorie, soit par la victoire des « valeurs américaines » (ou occidentales) imprégnant un Islam modernisé dans un monde globalisé, soit par l’apparition d’un califat mondial (régime politique islamique) imposant ses « valeurs ». Après avoir étudié les principes et les acteurs expliquant les possibilités d’un choc des civilisations, nous évoquerons les conséquences et les risques encourus.
I- Aux origines du choc des civilisations
Une idéologie ancienne
A- A l’origine du concept
L’expression « choc des civilisations » (clash of civilizations) est due à l’islamologue britannique naturalisé américain