Chronique d'un été - jean rouch
Analyse de documentaire
Chronique d’un été réalisé par Edgard Morin et Jean Rouch
Cinéma Vérité. Le terme est utilisé pour la première fois en 1960 par Edgar Morin, sociologue français, à propos du film qu’il réalise avec Jean Rouch ; Chronique d’un été. A cette époque, grâce aux progrès techniques (16mm, Nagra, etc), il est pour la première fois possible d’enregistrer aussi bien les images que le son en extérieur et au même moment. Morin et Rouch profitent de cela pour réaliser ce film en plein Paris, en filmant aussi bien dans la rue que dans des appartements exigus. Mais ce n’est pas seulement en cela que ce film innove, il marque aussi le début d’un nouveau mouvement, d’un nouveau style, le Cinéma Vérité, ensuite appelé Cinéma Direct. Qu’est-ce que cela ? Et qu’a ce film de si innovant ? C’est ce que nous tenterons de découvrir en analysant cette œuvre. Pour cela nous nous intéresserons d’abord aux sujets les plus explicites du film en tant que documentaire, autrement dit la vie des français en 1960, pour ensuite passer au problème peut-être plus implicite qu’il révèle, la réflexion sur le cinéma documentaire et même le cinéma en général, et son rapport au réel.
Chronique d’un été est avant tout un film sur les français, leur vie et la vision qu’ils en ont. Le film analyse à travers des interviews, des discussions, des réflexions, la France de 1960. Pour cela, une dizaine d’acteurs (nous nous permettrons de les désigner ainsi malgré le fait qu’ils ne jouent aucun rôle sinon le leur) de classe ouvrière, ainsi que des artistes et des étudiants nous livrent leurs opinions. En faisant ainsi appel à des personnes issues du prolétariat, Morin et Rouch veulent probablement, à travers eux, faire une critique, ou du moins un constat de la situation économique des français. De la même façon, ils introduisent le problème de la race en faisant participer Landry, étudiant noir, et Marceline, juive qui a été victime des camps de