Histoire du cinéma Tunisien

Le cinéma existe en Tunisie depuis la fin du 19è siècle, dès son invention par les Frères Lumières. On raconte que des vues animées (cinéma muet) furent projetées dans les rues de Tunis dès 1896. La première salle de cinéma ouvrit en 1908 mais fut fréquentée surtout par des colons français. Plus tard, en 1919, Luitz-Morat tourna en Tunisie le premier film réalisé en Afrique, « Les cinq gentlemen maudits ». Dès 1922, Albert Samama Chikly, considéré comme le précurseur du cinéma tunisien, tournait un court-métrage de fiction « Zohra » suivi en 1924 d’un moyen-métrage « Aïn el ghazâl ». En 1927, Tunis-Film, la première société de distribution de films vit le jour en Tunisie et exerça sous l’occupation. Déjà, en 1946, fut créé le premier ciné-club de Tunis et depuis le début des années cinquante, les ciné-clubs se multipliaient dans tout le pays en drainant des milliers de jeunes tunisiens pour voir et discuter différents films étrangers. Les projections étaient suivies de débats organisés et de discussions entre les jeunes cinéphiles autour des thèmes relatés par les films projetés.
La Tunisie comptait à l’époque le plus grand nombre de ciné-clubs, comparée aux autres pays africains. C’était Tahar Cheriaa qui présidait la Fédération des Ciné-clubs en Tunisie. Un premier camion-cinéma projetait des films dans les villages tunisiens à partir de 1942. En 1937 le 1er long-métrage Tunisien en langue arabe « Le fou de Kairouan » de Jean André Crezy fut sorti et une première revue spécialisée au 7è art parut sous le nom « Arradio wa Assinima » (Radio et Cinéma). En 1946, furent créés les Studios Africa du français Georges Derocles, avec 30% de participation tunisienne, première infrastructure industrielle de cinéma en Tunisie. Plusieurs salles de cinéma ouvraient leurs portes aux cinéphiles tunisiens qui commençaient à affluer sur les salles obscures pour voir des films américains, français ou égyptiens. A la fin des années 1960, il y avait