Rédaction

« Procès le seize mars mille huit cent trente-deux, aux assises de Troyes.
Dossier : Claude GUEUX »

Je suis ici pour faire condamner un assassin. Pour faire condamner Mr Gueux.
Savez-vous qu’un gueux est une personne fourbe utilisant la préméditation pour ses méfaits.
Vous avez donc déjà une certaine idée du monsieur en face de vous !
Je suis donc ici pour faire punir un homme tueur et voleur. A croire que sa peine de cinq années à la prison de Clairvaux ne lui a pas suffi.
Nous savons tous qu’un meurtre est impardonnable, que la victime avait une famille, et que ses enfants sont maintenant orphelins de père. Une vie qui leur était chers.
De plus, Mr Gueux était aimé, était adoré par les détenus de Clairvaux. Un, plus que les autres apparemment, qui partageait son pain avec Gueux… Lui faisait-il peur ? Nous pouvons imaginer la crainte, par tous ! Car dans un bagne, les conflits sont nombreux, et Gueux n’en eu aucun… Allez comprendre !
Cet homme avait prémédité son meurtre. Il avait sa hache dissimulé dans son habit de prisonnier. Un après-midi où Claude Gueux se trouvait dans l’atelier, il attendit le passage de M.D pour brandir sa hache sur son crâne ! D’une violence inimaginable ! Il lui entama profondément le crâne… il releva son bras bien haut pour le laisser tomber une seconde fois au même endroit, ainsi qu’une troisième fois. La quatrième fois lui balafra le visage, imaginez la souffrance de ce pauvre homme… Mais Gueux ne s’arrêta pas là, il lui sectionna la cuisse d’un cinquième coup de hache ! C’était un acharnement inutile, puisqu’il était déjà mort.
Regrettait-il d’avoir agi ainsi ? Bien sûr que non ! Mais il refusait d’être jugé, il avait tué cet homme, enfin, un grand soulagement s’empara de lui. Quelle perversité. Gueux tenta de se donner la mort. Ce fut un échec pour lui.

Cet homme a commis l’irréparable. Nous sommes tous réuni en ce jour pour faire régner la justice. La chose juste, dans ce cas, serait de punir le