Colette et les années folles
Si l’image et les frasques de la « Parisienne » dominent les années 1890, si certaines femmes appartenant au monde ou au demi-monde peuvent à Paris aller au théâtre, prendre des amants et afficher leurs amies, si quelques pionnières participent au mouvement féministe, néanmoins, la condition de la Française en ce tournant de siècle est légalement, professionnellement et économiquement celle d’une mineure.
Ce n’est qu’avec la Guerre de 1914-1918 que la condition de la femme change. Pendant la guerre, il faut remplacer les milliers d'hommes partis, et un très grand nombre de femmes vont se retrouver à confectionner des armes dans des usines, à conduire les tramways, les métros ou des ambulances, à travailler dans les postes, les banques, l'administration ou le commerce, elles se retrouvent même à la tête de grosses affaires. En devant prendre des décisions importantes ou à devoir faire preuve d'autorité, elles se découvrent vraiment et prennent confiance en elles. Elles ne vont pas hésiter, entre 1916 et 1917, à se mettre en grève pour obtenir des augmentations et des améliorations dans leur milieu de travail. C’est seulement après la guerre que les syndicats vont accepter de leur reconnaître tous leurs droits. Par la suite, avec le temps des nouvelles distractions, de la vie gaie et rapide et l’envie incroyable d’oublier les souffrances de la grande guerre, la femme changera aussi ses loisirs, son habillement, et sa place dans la vie de tous les jours. Les fameuses jupes courtes et la coupe au carré étaient pratiques, avant d’être dans le vent. Elle ne veut plus d'enfants qui puissent l'empêcher de vivre sa vie et prend par rapport à l'homme une attitude plus indépendante.
Qu’en est-il de Colette ? Surtout connue pour l’héritage littéraire qu’elle a laissé, on ignore souvent les dessous d’une vie scandaleuse, provocante et un comportement qui en est venu à en choquer plus d’un. En 1900, époque où, on l’a vu, la femme est considérée