Comment est venue la politique chez les athéniens
Le présent document est extrait du livre de Platon intitulé « Protagoras, ou les Sophistes », une œuvre de jeunesse du philosophe certes, mais qui marque sa maturité intellectuelle.
C’est un dialogue réunissant Socrate, (-philosophe et éminent ennemi des sophistes)- et Protagoras, (chef de file des sophistes et grand rhéteur) est un prétexte pour Platon pour aborder la question de vertu et la possibilité l’enseigner ou non par les sophistes.
Par le biais du mythe de Prométhée (dont le nom signifie « prévoyant ») et de son frère Epiméthée (dont le nom veut dire « qui réfléchit après coup), Protagoras explique à Socrate et à l’auditoire, comment, au début de la Création du monde, Epiméthée avait oublié de pourvoir (équiper) convenablement l’homme resté nu et sans défense. Prométhée tenta de rectifier l’erreur de son frère et s’en alla voler les secrets du feu et des arts à Héphaïstos et Athéna (320d à 321d) ; « Ainsi l’homme prit possession des savoirs nécessaires à la vie non de la science politique qui était auprès de Zeus » (p. 81) ; en conséquence de quoi, l’homme pouvait subvenir à ses besoins en nourriture, vêtements ou autres, mais ne pouvait pas se défendre contre les bêtes sauvages. « Car il ne possédait pas encore l’art politique, dont l’art de la guerre est une partie » (p.82). Les hommes alors, pour se protéger, construisirent des cités, « mais comme ils ignoraient tout de l’art politique, ils se faisaient du tort réciproquement, si bien qu’ils se dispersaient de nouveau et de nouveau périssaient.»(p.82). De peur qu’ils disparaissent totalement de la surface de la Terre, le dieu Zeus envoya « Hermès porter aux hommes Respect(en grec « aidôs ») et Justice(en grec « diké ») pour unir les cités par des principes d’ordre et des liens d’amitié » (p.82). « Il faut que tous, dit Zeus à Hermès, y aient part car les cités ne pourraient exister si seulement un petit nombre