Commentaire au bonheur des dames
Cet extrait se situe au Bonheur des Dames, un grand magasin contemporain de Zola. L'auteur est fondateur du naturalisme, -procédé d'écriture consistant à étudier un milieu puis à y intégrer des personnages et à les observer de manière scientifique- il a donc étudié et fait des recherches sur les grands magasins, et spécialement sur Le Bon Marché, un de ces énormes commerces. Cette documentation lui a permis de nous décrire très précisément le bâtiment. Il nous parle de « l'énorme charpente métallique », d' « escaliers suspendus », de « ponts volants » mais aussi de « feux électriques ». Il faut noter que les structures métalliques et surtout l'électricité étaient modernes pour l'époque ce qui rend le bâtiment d'autant plus imposant. Ce gigantesque édifice, capable d'accueillir une foule, et très en avance sur son temps, est un magnifique palais. Le Bonheur a aussi un aspect surnaturel, notamment à cause de l'éclairage. En effet, son « flamboiement » et les« ombres noires » qui s'enlévent avec « vigueur » sur « les fonds pales », créent une alternance entre la lumière et l'ombre. La lumière fait apparaître le côté paradisiaque du magasin, avec ses « entassements continus de marchandises », ses « baisses des prix » et le « luxe » qu'il offre aux ménagères.
En revanche, l'ombre développe le côté maléfique du commerce de Mouret, dans lequel la clientèle « dépouillée » et « violée » s'en va « à moitié défaite ». Il se transforme donc en un portail vers l'enfer (tatsaaam), dans lequel la clientèle viendrait pécher, avec « la sourde honte d'un désir contenté