Commentaire compose baudelaire le balcon
Huile sur toile 116 cm x 90 cm
Le poème « Le Balcon», écrit par Charles Baudelaire, fait partie de la section Spleen et Idéal du recueil Les Fleurs du Mal, publié en 1857. Le poète, annonçant le symbolisme, esquisse le souvenir d’une femme aimée. Elle nous est introduite à travers un portrait multiple et un chant de réminiscences spleeniennes. Réalisant son impuissance face au Maitre de la Fuite, Baudelaire tente d’enfermer le Temps dans le cadre spatial de l’Idéal tant recherché, non seulement pour revivre la quintessence de la relation amoureuse désunie, mais essentiellement pour « l’art d’évoquer ».
Dans ce poème, Baudelaire représente la femme comme universelle, un être supérieur à toute description. Il élucide avec une complaisance tenace les liens secrets de la mère et de la maitresse d’où la seconde reçoit sa lumière et sa signification de la première. Il accentue ses « attraits » envers elle jusqu'à en faire une véritable icône. Une femme unique et éminente, qui domine tout le capital sentimental du poète. Elle incarne l’Amour dans l’absolue, identifié à travers le chiasme des deux premiers vers (« Mère des souvenirs, maîtresse des maîtresses, Ô toi, tous mes plaisirs ! Ô toi, tous mes devoirs! »), qui, de plus, marque le rapport antithétique de la figure de la femme. Il signifie que la diversité de celle-ci (qui détient tous les rôles) n’est que l’essence de l’harmonie qu’elle possède en elle et qui nous semble antagonique. L’usage du singulier pour parler de la femme est mis en valeur par les pluriels qui le contrebalance («Mère », « maîtresse », « reine », « ton sein », puis « souvenirs », « maitresses », « les soleils sont beaux », « tes prunelles », « tes beautés langoureuses »).L’antonymie rend justice à son éclatement, faisant d’elle l’origine et l’aboutissement. Elle est simultanément l’une et l’autre. Ainsi l’antithèse du vers 8 « Ô douceur ! Ô poison !