Commentaire composé la chanson du mal aimé complet
Dans un style lyrique « La chanson », Apollinaire fait le récit triste et douloureux de ses amours avec Annie Playden, rencontrée en Rhénanie.
Ce poème est très long puisqu’il compte cinquante quintiles. Les cinq derniers sont l’objet de notre étude. Ils marquent une rupture avec les précédents car Apollinaire réussit à dépasser son désarroi et revit grâce à la poésie.
Nous étudierons comment le poète place son récit dans un cadre urbain et y exprime ses sentiments et ses états d’âme. Puis, nous montrerons comment il réussit à dépasser sa douleur et à revivre en utilisant la poésie.
Dès le début, Apollinaire plante le décor en donnant des indicateurs de temps et de lieu : « juin », « Paris ». L’atmosphère est suggérée « un soleil » de plomb qui « brûle », une chaleur accablante « ardente ». Le mal-aimé est présent (emploi de la première personne du singulier « j’erre » et des pronoms personnels « mes doigts ». La métaphore du « soleil, ardente lyre » qui « brûle » les doigts du poète montre un cadre lumineux. Pourtant, l’âme du poète est triste et grise. Il erre à « travers mon beau Paris » l’âme en peine. Sa douleur persiste ; elle est si forte qu’elle lui fait presque perdre la raison « triste et mélodieux délire ». Il semble même avoir envisagé de se suicider mais il n’a pas « le cœur d’y mourir ».
La solitude du mal-aimé est encore plus insupportable les dimanches. Ces jours là sont des jours de congés ; les gens se retrouvent et s’amusent. Pour les célibataires, ces journées sont difficiles à vivre et elles paraissent interminables. « Les dimanches s’y éternisent » .Apollinaire associe son ennui et sa tristesse aux orgues de barbarie « qui sanglotent dans les cours grises » ; à l’époque, les joueurs d’orgues de barbarie