A l'ombre des jeunes filles en fleur, Marcel Proust
Introduction
Marcel Proust est un auteur du XIXème siècle. C’est en 1919 qu’il écrit À l’Ombre des jeunes filles en fleur, roman dont nous allons parler. Dans un des extraits du livre nous assistons à la rencontre entre un lecteur et son écrivain préféré Bergotte, ainsi qu’à la désillusion du narrateur-personnage, entraînée par cette rencontre. On peut se demander comment Bergotte sera décrit. Nous verrons d’abord qu’il fait un portrait idéalisé de cet auteur, puis nous étudierons comment il réagit face à la décevante réalité.
I) Le portrait d’un personnage idéalisé
Le narrateur raconte un repas (chez Mme. Swan) auquel son auteur préféré va participer. Cette arrivée est mise en scène et est dramatisée car nous avons d’abord l’annonce du nom, avant même que le narrateur ne le voit : « tout à coup […] prononça le nom du doux Chantre aux cheveux blancs ». Cette surprise est soulignée par la comparaison « me fit tressauter comme le bruit d’un revolver qu’on aurait déchargé sur moi ». Le narrateur présente ensuite Bergotte comme il se l’imaginait donc il nous le décrit comme un personnage romanesque. L’expression méliorative du doux Chantre connote la sagesse et l’expérience et fait référence aux poètes de l’Antiquité (Bergotte devient donc presque un mythe). Cette idée est accentuée par l’expression « le langoureux vieillard ». Toute cette conotation de la sagesse et ensuite rappelée avec l’expression « comme un temple », « organisme défaillant et sacré » et « douce et divine sagesse ». Le narrateur se fait une image de Bergotte à travers ses livres ce qui nous montre qu’il confond totalement l’écrivain et l’Homme. Grâce à la phrase « tout le Bergotte que j’avais lentement et délicatement élaboré moi-même, goutte à goutte, comme une stalactite, avec la transparente beauté de ses livres » nous avons l’affirmation que le narrateur-personnage a décrit l’écrivain par rapport à ses écrits. Cette élaboration