« Quod principi pracuit legis habet vigorem » (« Ce qui plaît au Prince a valeur de loi ») tel est ce qu’énonce le juriste Ulpien au IIIème siècle et qui trouve une résonance dans le règne de l’empereur Constantin dont l’œuvre est étudiée en l’espèce. En effet, l’empereur Constantin ou Constantin Ier, né en 272 et décédé en 337, a marqué son règne par le partage de l’Empire romain d’Orient et l’Empire romain d’Occident qui est devenu effectif entre 312 et 321. Mais ce que l’on retient surtout du règne de l’empereur Constantin c’est sa conversion au christianisme en 212 ce qui a influencé nombre de ses décisions et notamment son œuvre législative, à savoir sa Constitution et a contribué au développement de l’Eglise. C’est d’ailleurs, en effet, en 313, par une lettre connue sous le nom d’Edit de Milan que Constantin reconnait le culte chrétien qui devient dès lors religion licite. Signe de ce rapprochement avec l’Eglise, Constantin convoque le premier Concile de Nicée afin d’unifier l’Eglise en 325, soit un an avant la rédaction de sa Constitution. Cette Constitution de Constantin, qui est un recueil de lois, ne nous est pas parvenue mais il en reste quelques traces comme cet extrait traitant des sanctions de l’adultère au Bas-Empire. Effectivement, et c’est une conséquence de sa conversion au christianisme, Constantin a fait adopté des lois réprimant l’adultère ou restreignant le droit au divorce en 331. C’est dans ce contexte de favorisation du mariage qu’est adoptée cette Constitution. De quelle façon le mariage est-il protégé au Bas-Empire et quelles sont les sanctions prévues par la Constitution de Constantin en cas de non-respect des obligations nées du mariage ? Du fait de la « christianisation » de Constantin, le mariage est devenu un rite sacré qu’on se doit donc de protéger (I) ce qui conduit à ce que le non-respect des obligations découlant du mariage soit sévèrement sanctionné (II).
I- La protection du mariage par la Constitution de