Commentaire de la tirade de créon
Introduction :
Jean Anouilh né le 23 juin 1910 et mort le 3 octobre 1987 connait un grand succès lorsqu'il fait jouer sa pièce la plus célèbre, Antigone, à Paris en 1944, où il présente sa vision pessimiste de la condition humaine. La pièce est inspirée de la mythologie grecque et de la pièce de Sophocle. Une jeune fille, Antigone, enfreint la loi en enterrant son frère, alors que cela est formellement interdit. Son oncle Créon, roi de Thèbes va devoir la faire exécuter. Anouilh présente sa conception du pouvoir à travers la tirade de Créon, un apologue a visée argumentative.
Nous verrons dans un premier temps quels sont les objectifs de cette tirade, tout d’abord ceux de Créon puis ceux de l’auteur.
Axe 1 : les objectifs de Créon
1. Etre roi est difficile
Créon cherche à faire « comprendre » le problème à Antigone, il utilise ce verbe au début et à la fin de la tirade montrant qu’il s'adresse à son intelligence et à sa raison dans le but de la convaincre que sa position se justifie pleinement.
Selon Créon, être roi est difficile en période de crise, quand il s'agit de remettre de l'ordre et de faire respecter les lois. Il faut que quelqu'un « mène la barque » dans la tempête, pour éviter le naufrage. Cette métaphore assimile le roi au capitaine d'un navire. On remarque un abondant champ lexical du bateau tout le long de sa tirade : « barque », « eau », « gouvernail », « équipage », « cale », « radeau », « mât », « vent », « voiles », « vague », « pont », « barre », « bateau ». Dans sa thèse, Le capitaine est parfois amené à prendre des mesures délicates, voire inhumaines, et à sanctionner les mutineries, il doit « tirer dans le tas, sur le premier qui s'avance », car l'intérêt collectif passe avant l'intérêt individuel. L’utilisation de « Cela n'a pas de nom » et « la chose qui tombe dans le groupe n'a pas de nom » insiste sur la dureté des sentences que le Roi est obligé de prononcer. Il lui explique que si