Commentaire de texte kant: l'agréable / le beau
Commentaire d’un texte de Kant issu de la Critique de la faculté de juger
Dire que la beauté d'une chose, œuvre d'art ou autre, dépend du goût de chacun, voilà bien une idée totalement répandue et qu'on entend souvent exprimée avec une assurance tranquille. Par là, on veut dire que rien n'est en soi beau, que rien n'est beau objectivement, et que tout dépend du jugement du spectateur. Puisque pour ce qui est des sensations, nous sommes différents, alors il s'ensuit que nous ne qualifions pas de belles ou laides les mêmes choses. Néanmoins, le jugement esthétique authentique, désintéressé, se pose comme universel. Sur quoi fonde-t-il une telle prétention ? Kant dans notre texte répond à ce problème en disant que c'est parce que nous confondons deux plans, celui de l'agréable et celui du beau. Disant que c'est à juste titre que le relativisme règne dans le domaine de l'agréable, mais "qu'il en va tout autrement du beau" (l.11). Le problème est donc de savoir en quoi l'expérience esthétique (du beau) est distincte de l'expérience hédoniste (de l'agréable), et nous verrons alors si un jugement esthétique peut légitimement prétendre à l'universalité.
Le but de Kant est tout d’abord d’exposer la spécificité du jugement esthétique. Dans ce but, il commence par différencier le plan esthétique et le plan hédoniste (portant sur l’agréable) beaucoup plus connus, trop souvent confondus. Dans le premier paragraphe, Kant montre que l’agréable est subjectif. Kant commence par introduire sa thèse : le jugement portant sur l’agrément est personnel, et donc subjectif. Lorsqu’on dit « le vin des Canaries est agréable » il est bien évidement sous entendu qu’il est agréable pour soi et on admet volontiers que ce jugement nous est personnel. Il faudrait donc dire « il m’est agréable ». Le sujet de la première phrase est le vin des canaries, elle signifie donc que le vin des Canaries procure des sensations agréables en général, et que cette règle