Commentaire de texte. prévert
Il a mis le café Dans la tasse Il a mis le lait Dans la tasse de café Il a mis le sucre Dans le café au lait Avec la petite cuiller Il a tourné Il a bu le café au lait Et il a reposé la tasse Sans me parler
Il a allumé Une cigarette Il a fait des ronds Avec la fumée Il a mis les cendres Dans le cendrier Sans me parler Sans me regarder
Il s'est levé Il a mis Son chapeau sur sa tête Il a mis son manteau de pluie Parce qu'il pleuvait Et il est parti Sous la pluie Sans une parole Sans me regarder
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Et moi j'ai pris Ma tête dans ma main Et j'ai pleuré
RÉPÉTITION (sans)
ANAPHORE de "il a mis"
- nombreuses interprétations (scénarios) possible, mais restent subjectives. Texte simple, clair, mais provoque pourtant une émotion.
- première partie du poème, jusqu'à « sans me regarder » donne un aspect assez machinal, comme une routine; reprise anaphorique de « il a mis » y contribue --> deux interprétations possibles : la première, c'est l'indifférence ou la froideur. La seconde, c'est juste une routine, c'est-à-dire un manque d'amour en quelque sorte. Par exemple « Il a mis son manteau de pluie Parce qu'il pleuvait » montre bien une sorte d'évidence, que l'homme réalise naturellement, sans se poser de questions.
- la fin, ressemble au Miroir brisé « Et j'ai mis la main sur mon cœur » ; là, « Et moi j'ai pris Ma tête dans ma main », toujours introduit par un « et ».
- le narrateur reste externe, on a le point de vue de la personne qui pleure, mais jamais ses pensées, jamais ses sentiments.
- le changement d'énonciation, qui met le « je » en valeur, cause une rupture. Ce qui était une tasse, un chapeau, un manteau, devient une tête, une main ; on passe à un aspect beaucoup plus humain.
Barbara
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
Épanouie ravie ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Et je