Commentaire de l'arret liepietz
Conseil d’état section 21 décembre 2007
L’arrêt qui nous est soumis porte du cas particulier de la gestion par une personne privée d’une activité de service public et de la juridiction dont elle relève alors.
Mr Alain Lipietz demande réparation du préjudice subit du fait des conditions dans lesquelles les intéressés et lui même ont été transportés les 10 et 11 mai 1944 de la gare de Toulouse à celle de Paris Austerlitz en vue de leur internement au camp de transit de Drancy.
L’affaire a d’abord été jugée par le tribunal administratif de Toulouse qui a condamné la société SNCF au versement de dommages et intérêts en réparation du préjudice subit. La SNCF interjette en appel. L’arrêt de la cour administrative d’appel de Bordeaux est rendu le 27 mars 2007. C’est suite à cet arrêt que Mr Lipietz et autres forment un pourvoi en cassation.
La cour d’appel retient l’incompétence du juge administratif en la matière, ce que le Conseil d’état se presse de confirmer au motif que « le juge administratif n’est compétent pour connaître de conclusions tendant à mettre en jeu la responsabilité pour faute d’une personne morale de droit privé que si le dommage se rattache à l’exercice par cette personne morale de droit privé de prérogatives de puissance publique qui lui ont été conférées pour l’exécution de la mission de service public dont elle a été investie » .
Le Conseil d’État avait aussi rejeté le moyen tiré de la prise en compte, par la cour de fait matériellement inexacts ou de faits entachés de dénaturation :
“la cour a relevé que la SNCF avait été placée à la disposition des autorités allemandes entre 1940 et 1944 et chargée par les autorités de l’Etat, qui organisaient, à la demande et sous l’autorité des forces d’occupation, la déportation des personnes d’origine juive, d’assurer le transport de ces dernières depuis les gares proches des centres de détention administrative jusqu’aux gares desservant les camps de transit à partir