Commentaire discours mittérand 24 avril 1962
Le général de Gaulle énonce sa perception du pouvoir exécutif de la Ve République. « Le président est évidemment seul à détenir et à déléguer l’autorité de l’Etat ». Cette perception est très vite dénoncée par la classe politique. L’exécutif et à travers lui le gouvernement doit être dirigé par le Premier ministre. En effet celui-ci par la logique du régime parlementaire et par les articles 20 et 21 de la constitution doit remplir ces fonctions. Donc par cette approche, le gouvernement et son Premier ministre doivent remplir la fonction d’exécuter. Cette approche est d’autant plus contestable que pour les rédacteurs de la Constitution et de Gaulle lui-même le 4 septembre 1958 avaient bien précisé « qu’il existe un gouvernement fait pour gouverner ». Mais la personnalité du général, et le fait que désormais à partir de la réforme de 1962 le président est élu au suffrage universel direct, ont bouleversé la donne.
François Mitterrand en 1964 est alors député de la Nièvre et opposant socialiste au général de Gaulle fait une déclaration le 24 avril 1964 dans laquelle il dénonce la dérive présidentialiste du régime. Selon son analyse, le président de Gaulle exerce un pouvoir personnel et l’affirmation d’un régime parlementaire n’est en fin de compte qu’un alibi .
Il interpelle le Premier ministre de l’époque, Georges Pompidou, auquel il reproche d’une part de renoncer à l’exercice de ses missions constitutionnelles, d’autre part, ce faisant, de priver le Parlement du pouvoir de contrôle qui est le sien. En effet, les missions du Premier ministre sont exercées par le président de la République politiquement irresponsable devant le Parlement.
Il semble en effet que l’abandon par le Premier ministre de certaines de ses prérogatives, par le fait qu’il ne conduit plus la politique de la nation tâche revenant désormais au président (I),