Commentaire et critiques l'école des femmes de molière
Une farce qui tire vers la grande comédie Parmi les « mille esprits jaloux », qui, écrit Boileau, s’élèvent contre Molière, il y a les comédiens de l’ Hôtel de Bourgogne,jaloux du succès de la troupe de Monsieur qui usurpe la place de celle des comédiens du roi. Ils reprochent à Molière de brader la réputation de la comédie et de drainerautour de ses pièces un public peu exigeant. Ce faisant, Molière les oblige, s’ils ne veulent pas perdre leur notoriété, à le suivre et à troquer comédie contre farces, bagatelles et rhapsodies. En reprenant si peu que ce soit le vocabulaire et les procédés de la farce gauloise, Molière compromet le statut d’un genre littéraire et celui d’une profession, dont la respectabilité est encore bien souvent sujette à caution. Ce reproche est-il justifié ?
L’Ecole des femmes est construite sur un scénario de farce. On y retrouve en effet un personnel dramatique réduit, centré sur le noyau du mari, de la femme et de l’amant, autour desquels gravitent des personnages secondaires assez peu nombreux : les domestiques, rustres, qui n’obéissent qu’au ventre et à l’argent et servent la cause d’Horace, non par dévouement pour leur maîtresse, mais parce qu’on devine que celui-ci paye mieux que leur maître ; Oronte et Enrique, dont la visite est annoncée au début, surgissent à la fin pour accélérer un dénouement heureux ; Chrysalde, qui joue le rôle du moraliste de la fable. Ce dernier apparaît en effet à la scène 1 de l’acte I où il met en garde Arnolphe contre la rigidité de ses préceptes. Il annonce la morale de l’histoire : on rira du rieur, et le moqueur des cocus sera fait cocu. Il réapparaît au dénouement pour conclure ; la pièce se déroule entre ces deux avertissements. Le nom d’Arnolphe fait, pour les spectateurs de l’époque qui savent que saint Arnolphe est le saint des maris trompés, immédiatement signe du côté de la farce.
Aucune intrigue secondaire ne vient véritablement perturber le noyau farcesque initial. Le