commentaire français
Robert Desnos est un poète français né en 1900 et mort en 1945. Il rejoint en 1922 les suréalistes et fréquente André Breton, mais ce dernier l’exclut du groupe en 1927. Desnos est déporté en 1944 et meurt au camp de concentration de Térezin en raison de son engagement contre le gouvernement de Vichy pendant la seconde Guerre Mondiale. Il est l’auteur de quelques poèmes les plus significatifs de la résistance active. Le poème que nous allons étudier est tiré du recueil Contrée de 1944, il s’intitule « Le sort », il est constitué de cinq quatrains dont les rimes sont embrassées puis croisées. Comment ce poème témoingne-t-il de l’engagement du poète? Nous nous interesserons d’abord à la figure du poète dans « Le sort » puis aux destinataires de cet anathème.
Tout d’abord, à la lecture du poème, nous sommes frappés par sa violence. En effet, le poète fait preuve d’ardeur, il apparait comme impitoyable et sans merci. Cette violence est présente des le premier vers avec l’expression du souhait du poète « J’ai souhaité ta mort » ce sont ses premiers mots et la phrase est à la voix active, Desnos assume pleinement sa volonté, il apparait alors comme dépourvu d’émotions, il est même déshumanisé dans le sens ou les formulations qu’il utilise sont très froides, directes et sans scrupules. Par exemple, avec cette affirmation « Car le néant est ton seul devenir » au vers 15, ou encore l’abscence de phrases exclamatives ou interrogatives comme si le poète était totalement calme et sans émotion, comme s’il ne doutait pas. De plus, le vocabulaire utilisé par le poète témoigne de sa violence, qui peut parfois faire penser à de la barbarie, on peut relever le champ lexical de la souffrance avec « sannies » (v.2); « cruel » (v.4); « agonie » (v.3) et « douleur » (v.9).
En plus d’exprimer sa violence, son impétuosité, le poète montre sa détermination et son assurance. Au début du poème il exprime un souhait, or il est convaincu que