Proposition de commentaire de l’extrait de l’Etranger (la plaidoirie de l'avocat).
L'absurde est un des maîtres mots de l'œuvre de Camus. Son roman, L’Etranger, publié en 1942, met en scène Meursault, un « héros » indifférent au monde qui ne parvient pas à donner un sens à son existence et qui éprouve ce sentiment de l’absurde à travers sa vie monotone. Condamné pour un meurtre qu’il a commis malgré lui, il assiste passivement à son procès. Après avoir entendu le réquisitoire sans appel du procureur, il écoute la plaidoirie caricaturale de son avocat qu’il ne semble pas comprendre et le récit d’un procès devient lui-même procès. Comment le décalage entre l’attitude de Meursault et le discours de son avocat parvient-il à établir une remise en cause de la justice et une satire sociale ? Nous montrerons ainsi que Meursault est étranger à son procès avant de nous intéresser au discours de l’avocat pour montrer enfin que Camus se sert de cette situation afin de dénoncer la justice et la société qui condamne son « héros ».
I. Meursault étranger à son propre procès
1.1 Meursault assiste passivement à son procès.
Meursault assiste passivement à son procès. L’expression « la plaidoirie de mon avocat me semblait ne devoir jamais finir » (l. 2) insiste sur l'ennui de Meursault : qu'on parle de lui ne l'intéresse plus. Il ne se retrouve même plus dans ce procès puisque son avocat dit « je » pour Meursault à la place de « il ». Beaucoup d'expressions telles que « j'étais déjà très loin de cette salle d'audience »(l.7) ; « j'ai été assailli des souvenirs d'une vie qui ne m'appartenait plus »(l.21-22) révèlent son indifférence. Il ne s'occupe plus de son ancienne vie ; « m'écarter encore de l'affaire » (l.6), « me réduire à zéro »(l.6)l. ; « se substituer à moi »(l.6) révèlent qu’il se sent étranger à son propre procès. L'expression « eau incolore »(l.19) marque que tout ce qui constituait son caractère est effacé, on peut faire un rapprochement avec « zéro»(l.6) qui