Commentaire, les fenêtres - baudelaire
Nous pouvons ainsi nous demander en quoi ce poème et l’objet qu’il décrit permettent à l’auteur de nous transporter au-delà de nous même et de nous amener vers un tout autre monde. Nous nous intéresserons donc à l’aspect symbolique de ces fenêtres, portes vers le monde du rêve, mais également au caractère inaccessible de ce monde et à son effet purgateur.
En effet, quoi de plus mystérieux qu’une fenêtre ? Elle nous offre une vision du monde extérieur sans que nous ayons à quitter notre propre monde.
Ainsi, Baudelaire, en partant de son thème initial, développe son idée directrice telle un fil d’Arianne et nous fait découvrir un monde nouveau (« Par delà des vagues de toits… »). La rencontre avec la femme inconnue est le point déterminant de ce poème. C’est elle qui va permettre au rêve de prendre véritablement forme, d’offrir une histoire à cette chimère (« j’ai refait l’histoire de cette femme »). Cependant, la femme n’est pas indispensable et pourrait tout aussi bien être remplacée par un autre (« Si c’eût été un pauvre vieux homme, j’aurais refait la sienne tout aussi aisément »), marquant bien l’aspect imaginaire de ce monde, s’adaptant à toutes les situations. Le fait de raconter cette histoire (« je me la raconte à moi-même ») rappelle les contes pour enfants, lus avant de s’endormir. La véracité de l’histoire n’est donc d’aucune importance pour l’homme, qui n’a pas à s’en soucier (« Es-tu sûr que cette légende soit la vraie ? », « Qu’importe »). Cependant, le poète insiste bien au début du texte sur la nécessité d’une fenêtre fermée, rendant définitivement inaccessible ce monde.
Ainsi,