Commentaire littéraire "elle était déchaussée, elle était décoiffée..." de victor hugo
Elle était déchaussée, elle était décoiffée,
Assise, les pieds nus, parmi les joncs penchants ;
Moi qui passais par là, je crus voir une fée,
Et je lui dis : Veux-tu t’en venir dans les champs ?
Elle me regarda de ce regard suprême
Qui reste à la beauté quand nous en triomphons,
Et je lui dis : Veux-tu, c’est le mois où l’on aime,
Veux-tu nous en aller sous les arbres profonds ?
Elle essuya ses pieds à l’herbe de la rive ;
Elle me regarda pour la seconde fois,
Et la belle folâtre alors devint pensive.
Oh ! comme les oiseaux chantaient au fond des bois !
Comme l’eau caressait doucement le rivage !
Je vis venir à moi, dans les grands roseaux verts,
La belle fille heureuse, effarée et sauvage,
Ses cheveux dans ses yeux, et riant au travers.
Le romantisme du XIXème siècle met en avant les thèmes de l’amour, de la femme aimée et de la nature. Victor Hugo, chef de file du romantisme, a publié un recueil de poèmes nommé Les Contemplations, divisé en deux parties : Autrefois et Aujourd’hui. La mort de sa fille Léopoldine trace la frontière entre ces deux parties. Le livre I du recueil intitulé Aurore se situe dans la première partie et évoque la jeunesse. C’est dans ce premier livre que Victor Hugo a écrit Elle était déchaussée, elle était décoiffée…
Ce poème décrit le bonheur de la rencontre amoureuse au milieu d’une nature complice et très présente. Comment le poète met-il en scène une rencontre amoureuse dans la nature ?