Montaigne, magistrat, humaniste et homme politique de la Renaissance, consacre plus de 10 ans de sa vie à composer ses Essais, publiés en 1530. Il a créé le genre de l'essai, une argumentation personnelle, dans cette période stimulée par la découverte du Nouveau MOnde. L'extrait étudié se situe dans la partie "Des coches" du livre III. Montaigne prend le parti des Indiens du Nouveau Monde, et dénonce les effets néfastes de la colonisation européenne. Quels procédés Montaigne utilise-t-il pour montrer ses craintes à l'égard de la confrontation de ces deux mondes et pour dénoncer les préjugés des européens ? Nous étudierons dans un premier axe l'opposition entre ces deux mondes, et nous verrons dans une deuxième partie la dénonciation des préjugés des occidentaux par Montaigne.
I) Dans cet extrait, Montaigne oppose les deux mondes afin de faire ressortir leurs différences.
1) On remarque tout d'abord que le champ lexical de l'enfance est très présent dans tout le début du texte : " le dernier de ses frères ", " enfant ", " tout nu au giron ". L'auteur utilise la métaphore de l'enfant pour désigner le Nouveau monde, qu'il définit comme un jeune enfant ignorant, qui vient de naitre " il ne savait ni (...) ni (...) ni (...) ni (...) ... '', mais également innocent. Son état d'enfance est soulignée par l'ignorance " si nouveau et si enfant ", intensifiée par la répétition du "si". Une relation fraternelle unit les deux mondes, d'ainé qui est l'ancien monde, à cadet, le nouveau. il rajoute même l'idée de succession " cet autre monde ne fera qu'entrer en lumière quand le notre en sortira ", ce qui renforce d'avantage le lien fraternel établi entre eux. L'ancien monde se doit d'éduquer et de veiller sur son cadet. L'expression " apprend encore son a, b, c " montre que le Nouveau Monde est présenté comme s'il était en situation d'apprentissage. L'alphabet étant le premier pas, Montaigne vise ainsi à sensibiliser le lecteur. La "mère nourricière" dont il parle est en