Charles Baudelaire est un poète romantique et maudit. Son recueil de poème Les Fleurs du mal paru en 1857 alterne entre extase et horreur, beauté et désespoir. C'est le journal intime du poète. Le poème que nous allons étudier s'intitule LXXVI SPLEEN. Il s'agit du deuxième poème parmi quatre autres également intitulés Spleen, ils font partie de la section Spleen et Idéal du recueil. Nous allons donc chercher à comprendre comment Baudelaire construit le spleen de ce poème et pour cela nous nous intéresserons tout d'abord à la structure du poème puis nous analyserons les différentes composantes du spleen. Dans ce poème, écrit à la première personne du singulier, Charles Baudelaire fait une sorte de bilan de son existence. Intéressons nous donc à la composition du poème. Premièrement, le vers 1 est indépendant, ce qui donne un impression que tout le poème est synthétisé par cette phrase : « J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans. » deuxièmement, le poème dans son entier, est composé de strophes irrégulières, comme si elles donnaient un aperçu du déséquilibre intérieur du poète. Nous nous apercevons ensuite que le poème est composé de deux grandes strophes ; la première du vers 2 au vers 14 et la deuxième du vers 15 au 24. cette coupure du poème en deux indique une évolution dans l'esprit du poète, il est d'abord envahit par des souvenirs désordonnés et confus, son passé le rattrape. Puis, dans la deuxième strophe le registre tragique prend le dessus et nous donne l'impression que la vie fuit l'auteur et que seul son ennui demeure et persiste : « L'ennui, fruit de la morne incuriosité, prend les proportions de l'immortalité. » De plus la présence de tirets met en valeur les vers 8 et 19 qui annonce chacun leur tour, la disparition et la mort du poète : « - Je suis un cimetière abhorré de la lune » et sa disparition : « -Désormais tu n'es plus, ô matière vivante ! ». Toutes ces remarques indiquent à quel point la structure du poème exprime le spleen auquel est