Commentaire "stupeur et tremblement"
« Une bombe à retardement »
Entre roman et autobiographie Amélie Nothomb plonge ses lecteurs dans des univers spécifiques entre romantisme et cruauté. En effet que ce soit dans le contexte d’un jeu télévisé perverti et meurtrier dans « Acide sulfurique», à propos du destin tragique d’une jeune danseuse dans « Le Robert des noms propre » ou encore à l’occasion de l’évocation de sa propre enfance dans « Métaphysique des tubes », elle ne dévoile qu’une petite partie du monde qui l’entoure, qu’elle interprète et qu’elle critique à sa manière à l’aide de personnages imaginés uniques ou grâce à son propre vécu. « Stupeur et tremblements », à l’image des autres oeuvres de l’auteur, est alors un savant mélange entre le récit des péripéties de la vie de la romancière au sein d’une firme nippone et la réalité mordante du monde de l’entreprise au pays du soleil levant. Fort d’un sucés immédiat cet ouvrage reçoit en 1999, date de sa sortie dans les librairies, le Grand Prix du roman de l’Académie française.
Issue d’une famille de diplomates, Amélie NOTHOMB a très vite découvert le monde. Le nomadisme culturel que lui offrent et imposent ses parents lui forge une imagination multipolaire. Toutefois, elle s’attache particulièrement au Japon où elle a passé son enfance. Toute petite, elle s’est attachée au « pays de la beauté » et après un bref retour en Belgique pour obtenir ses diplômes en philologie romane, elle n’hésite pas à accepter un emploi d'interprète dans une firme japonaise. Si tous ces éléments sont communs à la vie de l’auteur et à son roman, le fait qu’aucune ville ne soit mentionnée place l’ouvrage sur la frontière entre imaginaire et réel. Il en va de même pour la confrontation culturelle que l’auteur file tout au long des pages, l’expression du déni voire du dénigrement de soi. Originale dans les années quatre-vingt-dix, cette ambiance est malheureusement quotidienne dans l’actualité mondiale. C’est peut être