Commentaire sur des poèmes de baudelaire et mallarmé
J’ai décidé de comparer le poème « Elevation » de Charles Baudelaire avec « L’azur » de Stéphane Mallarmé car ils représentent bien le désir de s’évader et de fuir l’ennui qu’ont en commun ces deux poètes. « Elevation » est d’ailleurs un des premiers poèmes des Fleurs du Mal ce qui montre l’importance que Baudelaire accorde à cette problématique.
Dès la première lecture d’ « Elevation » on ressent une sensation de mouvement, de hauteur grâce à l’utilisation du champ lexical de l’ascension : par delà, envole-toi, aile, plane,… Celle-ci est comparée au vol d’un oiseau : comme des alouettes, d’une aile vigoureuse. Il y a également une gradation dans la première strophe, on passe de la terre (étangs, vallées) au ciel (soleil, sphères étoilées).
Cependant, ce sentiment de bien-être que ressent Baudelaire s’estompe au 4ème quatrain. Il cesse de s’adresser à son « esprit » et de le personnifier. Il parle de « celui qui peut s’élancer vers les champs… » ou de « celui dont les pensées prennent un libre essor… ». On constate ainsi que le poète n’a pas atteint la liberté qu’il souhaite, il n’est pas le « celui » dont il parle. Il y a une opposition entre le Spleen (= monde terrestre) et l’Idéal (= monde aérien). La terre représente les « miasmes morbides », « les ennuis », « les vastes chagrins » et le ciel représente « l’air supérieur », « l’immensité profonde ».
La dimension spirituelle est importante car le poète parle bien d’élévation de l’esprit et non du corps. Malgré les apparences, ce poème traite plus du Spleen que de l’Idéal. Baudelaire pense que le monde est injuste et que cette « Elévation » n’est pas réellement possible.
On retrouve également cette façon de penser chez Mallarmé. En effet, dès la première strophe le ton est donné : le thème est celui de l’éternel absolu symbolisé par l’azur dont la beauté pure et calme accable le poète qui cherche en vain à l’atteindre. Cet azur est ironique et indifférent à sa