Commentaire sur le passage du négre dans candide de voltaire
Cet extrait efface par sa brièveté, a pour but de faire prendre conscience de l'inhumanité de l'esclavage de par la cruauté qui lui est propre. Voltaire dénonce une pratique qui met en péril la dignité de l'être humain, et réjouit en cela un courant de son époque. En même temps, il apporte une nouvelle preuve pour étayer son argumentation contre les doctrinaires de l'optimisme. Le ton employé est dépouillé et le « nègre » est évoqué dans sa prostration « un nègre étendu par terre », comme condamné à végéter à même le sol. Puis son état physique est énoncé avec neutralité comme un constat : « il manquait ce pauvre homme … droite ». Aucun adjectif ne manifeste la pitié, mais dénonce la brutalité même du fait.
La relation Maître, Esclave est pleinement affirmée : le rapport de soumission est fortement marqué dans « j'attends mon maître ». De plus, le nom-portrait « Vanderdendur » = « vendeur-dent-dure » accentue l'effet d'une autorité revendiquée et appliquée. Dans le langage prêté à l'esclave, le choix d'un style dépouillé fait particulièrement ressortir la brutalité des faits : « Quand nous travaillons ‘… ) la jambe ». Les propositions sont courtes, comme les coups. Les verbes concrets ont une charge de violence (« coupe » 2 fois, usage du présent indiquant une action habituelle, impersonnalité du « on » = relation déshumanisée, anonymat d'un tortionnaire dans visage ). L'absence d'adjectif souligne la simplicité, l'objectivité d'un constat. On trouve même une certaine ingénuité dans la cruauté : « comme l'usage », avec cette absence de pathétique. L'esclave présente les mauvais traitements comme des faits habituels et anodins.
La simplification du réel accentue encore la rigueur des sévices : on passe directement du « nous attrape un doigt » à « on nous coupe la main » en économisant l'explication (l’amputation pour éviter la gangrène). Idem pour « on nous coupe la jambe » : on coupait le jarret des fuyards pour