Commentaire sur les vers 1645 à 1668 extraits de l’illusion comique de corneille
Par sa forme, l’extrait présenté ici est classique. En effet, il a une forme régulière : des alexandrins, des rimes plates et un rythme régulier (v. 1659 : « Le front ceint de lauriers, daigne bien quelquefois »). En revanche, certains éléments baroques sont présents dans ce texte : l’exagération (v. 1646 : « l’idolâtre » et v. 1657-1658 : « Même notre grand Roi […] aux deux bouts de la terre ») et la forme emphatique (v.1663 : « Et tous ceux qu’Apollon voit d’un meilleur regard », c'est-à-dire les poètes).
Cette réplique d’Alcandre annonce l’avènement du grand théâtre classique. Corneille utilise un de ses personnages pour exposer son point de vue sur le triomphe du théâtre au début du XVIIème siècle. En Europe, il n’y a pas de grands auteurs avant cette période, le genre étant considéré comme mineur. Corneille souligne le caractère ludique du théâtre : c’est avant tout un divertissement. On comprend donc que le théâtre baroque avec ses scènes féeriques et ses fantaisies ait eu du succès. Comme dans l’Antiquité, le théâtre n’est pas réservé aux grands de ce monde (v. 1651 : « Le délice du peuple, et le plaisir des grands. »). Ce n’est plus un phénomène strictement parisien : il touche tout le pays (v. 1649 : « L’entretien de Paris, le souhait des provinces. »).
Il fait du théâtre une forme littéraire majeure (v. 1661 à 1664 : « C’est là que le Parnasse […] quelque part ») puisque l‘élite intellectuelle s’y consacre.
Somme toute, on est loin de l’imaginaire baroque. Corneille, par la bouche d’Alcandre, tient un discours très terre à terre sur la rentabilité du théâtre (v. 1666 : « Le théâtre est un fief dont les rentes sont bonnes »). On peut penser à certains héros de Molière