Commentaire vénus anadyomène
Sans que ce soit jamais clairement dit, de nombreux aspects de la description évoquent la vieillesse. La « vieille baignoire » (v.3) où se lave ce qui semble être une prostituée entre-aperçue par le narrateur est comparée à un « cercueil vert en fer blanc » (v.1). Le participe « ravaudés » (v.4) évoque des travaux de maquillage médiocrement réalisés (« assez mal ravaudés »). Le verbe « ravauder » désigne normalement le raccommodage de vêtements usés : les « déficits », c’est à dire ici les imperfections physiques, doivent donc semble-t-il être imputés à l’usure des ans plus qu’à une disgrâce naturelle. L’expression « fortement pommadés » (v.2) appliquée aux cheveux de la baigneuse est à rapprocher du détail précédent : elle suggère les soins de beauté maladroits et incapables de dissimuler les dégradations physiques de l’âge. On constate donc ici une première inversion de la représentation mythique : à l’image traditionnelle de Vénus qui est celle de la jeunesse A.R. oppose le portrait d’une vieille femme au corps décrépit.
Les indications de la lourdeur de ce corps féminin sont nombreuses : « col gras et gris » (à noter la façon dont