Commentaire composé extrait de la femme de trente ans, d’honoré de balzac
Peintre des « Scènes de la vie privée », dont il inaugure la série en 1830, Balzac prétend ainsi dévoiler les rouages secrets de la société contemporaine, saisir les lois et les principes qui gouvernent l’existence humaine. C’est donc en romancier anthropologue, tout à la fois dramaturge des passions cachées et enquêteur-philosophe, que le narrateur du chapitre IV : « Le doigt de Dieu » nous relate à la première personne la scène qu’il surprend à la périphérie de Paris par une belle matinée de printemps sur les bords de la …afficher plus de contenu…
On peut du même coup distinguer à la lecture trois mouvements principaux. L’intuition fulgurante d’une étrangeté essentielle (« si je n’avais surpris ») aimante tout d’abord le regard du narrateur vers la petite fille, dont il étudie la physionomie jusqu’à poser un diagnostic lapidaire en véritable médecin des âmes : « Elle souffrait ou elle pensait. » Ce constat déclenche alors une pause dans le récit, où le narrateur, usant de sa fonction idéologique, médite au présent de vérité générale sur le drame secret d’une obsession torturante ‘(« Pour moi, je ne connais rien de plus horrible … »), tout en interpellant son lecteur par deux interrogations directes à fonction phatique : « Or, qui prophétise (…) ? Est-ce la souffrance logée au corps (…) ? ». Avec la conjonction consécutive « Aussi » et le retour du passé simple, le récit