Commentaire d'histoire juridique du sixième canon du premier concile de constantinople
Introduction
Les conciles sont des réunions regroupant les membres de la hiérarchie ecclésiastique, c’est-à-dire, généralement, les évêques et les archevêques. Au titre de conciles, on distingue deux types, les généraux et les oecuméniques qui rassemblent l’ensemble des évêques de la chrétienté. Ces conciles prennent des décisions regroupées sous la forme de canons visant à organiser la société chrétienne et étant de véritables sources de droit. C’est ainsi que le sixième canon du premier concile de Constantinople traite des personnes pouvant prétendre accuser des évêques ou des clercs.
Ce sixième canon, traitant des clauses d’accusation d’un membre du clergé révèle, en même temps qu’il établit de nouvelles règles, la façon dont l’Église se protège et se défend et pose la question de savoir de qu’elle façon cette dernière façonne son image et se rend intouchable et toute puissante à travers ce canon.
C’est ainsi qu’après s’être intéressé à la façon dont l’église est présentée comme une victime vertueuse (I) nous verrons de quelle façon elle se rend intouchable (II).
I. Une Église vertueuse attaquée
Plaçant l’église dans un rôle de victime vertueuse, ce sixième canon du premier concile de Constantinople avant de la présenter comme un juge impartial qui tranche d’une façon juste les litiges entre ses représentants et le peuple, la décrit comme un modèle d’ordre victime d’accusations malveillantes.
A. L’Église : Un modèle attaqué
Ce canon commence par juger la plupart des accusations formées comme étant haineuses, calomnieuses, et bien souvent diffamantes envers le corps ecclésiastique: « bien des gens […] forgent haineusement et calomnieusement des accusations, […] sans autre propos que de salir la réputation des prêtres ».
Ces premières lignes insistent en effet sur la volonté des accusateurs de vouloir troubler le calme et la paisibilité des populations