Commentaire d'un extrait du discour de la servitude volontaire de La Boetie

532 mots 3 pages
Dès le début, après un bref élan de compassion (Pauvres gens misérables) La Boétie lâche sa colère : les peuples sont « insensés » et se résignent à leur propre esclavage, ils sont « opiniâtres à leur mal ». Le peuple n'est plus la victime bien connue, l'accumulation d'adjectifs négatifs tels que « insensés », « opiniâtres », « aveugles » (l. 1 et 2) le placent ainsi en coupable.
L'auteur lui reproche aussi sa passivité, mise en évidence par la répétition du verbe laisser (l. 2 et 3). Le peuple constate son malheur et espère sans doute une vie meilleure, mais ne tente aucune action.
La Boétie ironise même pour affirmer sa désapprobation face à une attitude si passive : « vous regarderiez désormais comme un grand bonheur qu'on vous laissât seulement la moitié de vos biens, de vos familles, de vos vies. »
L'exaspération est à son comble avec l'utilisation d'un paradoxe : « celui pour qui vous allez si courageusement à la guerre... vous ne refusez pas de vous offrir vous – mêmes à la mort ». D'ailleurs, dans cette phrase, la répétition du pronom « vous » vise à montrer que le peuple est responsable de sa misérable condition, c'est lui qui a permis au maître d'accéder au pouvoir : « vous avez fait ce qu'il est ». Sans esclave, pas de maître... Tout au long de l'extrait, cette répétition de « vous » , l'enchaînement d'interrogations qui questionnent le peuple sur son attitude dénuée de bon sens et mettent en évidence une sorte de transfert de forces (« Vous vous affaiblissez afin qu'il soit plus fort), l'ensemble de ces procédés révèlent toute la responsabilité du peuple. C'est lui qui entretient son malheur, il est coupable.

Cette culpabilité est exprimée par des termes comme « receleurs du larron », « complices du meutrier », « traîtres de vous-mêmes ».
Certes, le tyran est montré tel un criminel ; La Boétie emploie le champ lexical du larcin : « piller », « enlever », « dévaster », « dépouiller », c'est un « larron qui vous pille », un vulgaire

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