Le temps est un des thèmes les plus récurrents chez Baudelaire, en effet c'est une composante majeure dans le spleen baudelairien. Baudelaire est un poète français su 19ème siècle, il fut le précurseur du concept de la beauté dans la laideur, au travers de son recueil Les fleurs du mal publié en 1857. Ce recueil est également centré sur la fuite du temps et la mort. C'est notamment le cas du poème l'Ennemi, un sonnet composé de rimes croisées, qui décrit l'angoisse du temps qui passe, ainsi que de la mort. A travers ce poème Baudelaire essaye de lutter face à cette fatalité. La création poétique permet elle donc d’échapper à l'angoisse de la fuite du temps et de la mort ? Nous verrons dans un premier temps commet Baudelaire décrit la mort et la douloureuse fuite du temps, puis l’évocation désenchantée et métaphorique qu'il fait de la vie et enfin comment il utilise la poésie contre la mort .

Tout d'abord à travers ce poème Baudelaire nous décrit sa vision de la mort et de la fuite du temps, qu'il considère comme néfastes. Il commence par présenter le temps comme un ennemi, puis « peint » un cadre obscur autour de ce dernier afin de le rendre encore plus maléfique. Ainsi pour pouvoir considérer le temps comme un ennemi, il utilise la personnification « Le Temps mange la vie, Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le cœur Du sang que nous perdons croît et se fortifie ». Le lecteur perçoit alors le temps comme un monstre qui englouti tout sur son passage et qui ne cesse de grandir. Cette image du monstre est renforcée par l'adjectif « obscur » lui donnant une apparence encore plus noire, comme s'il agissait dans l'ombre, invisible à nos yeux. Baudelaire utilise également des mots violents tels que « mange » « ronge » et « sang » présentant le temps comme un animal assoiffé de sang, un vampire qui se nourrit de nos vies afin de grandir et de devenir plus puissant. Tous ces procédés permettent donc à Baudelaire de faire partager au lecteur sa vision du temps,