Commentaire composé : « La plaine »Introduction Poème liminaire des Villes tentaculaires de Verhaeren publié en 1895, « La plaine » donne le ton du recueil et revient sur ce moment crucial qu’est le passage d’un monde agricole à un monde industriel. Ce poème d’ouverture, qui par son titre, contraste avec celui du recueil et semble s’en écarter, est conçu par Verhaeren pour nous plonger au cœur des prémisses, des premiers moments de l’industrialisation des campagnes. …afficher plus de contenu…

Dans un premier temps nous verrons comment Verhaeren fait le deuil de la plaine tout en regrettant un âge d’or révolu, puis nous essayerons de comprendre la cause principale de cette décadence et ses conséquences sur l’homme I Entre deuil et souvenir A- La mort de la plaineLa plaine est absente, elle est un espace en creux, présente dans le poème à travers la dimension nostalgique du souvenir. Ce poème est une sorte d’élégie qui fait le deuil de la plaine. Dès la première strophe, le poète annonce sa mort en utilisant un ton assertif : « la plaine et morne et morte ». Il s’apprête ainsi à en faire le deuil. Dans cet objectif, il mobilise le thème de la mort dès la deuxième strophe. En effet, le participe présent « fauchant » rappelle la figure allégorique de la mort qui avance en fauchant les vies. Le …afficher plus de contenu…

Il est nostalgique d’un âge d’or où la plaine était lumineuse et infinie. Dans cette remémoration d’un paradis perdu, le poète retient essentiellement deux qualités, la première est lié au chromatisme (les couleurs) : c’est l’or et la clarté qui reviennent d’une manière insistante : « les vergers et les arbres parsemés d’or », « lumière », « horizon », « ciel » ; la deuxième est relative à l’étendue. En effet, cette plaine d’autrefois se caractérisait par l’étendue et l’ouverture, contrairement à la pleine industrialisée qui semble striée et barricadée de « clos », d’ « enclos