Commentaire
QUESTION : En prenant appui sur tous les documents (textes et photographies), présentez les différents choix d’interprétation de Dom Juan proposés et justifiez-les par un exemple pris dans le texte de la pièce (une scène, un passage ou une réplique).
Dom Juan, pièce de théâtre de Molière représentée pour la première fois le 15 février 1665 a aujourd’hui intégré les répertoires des plus grands metteurs en scène contemporains. L’organisation matérielle d’une représentation s’appuie sur plusieurs éléments à la discrétion du metteur en scène. Cependant, ce dernier se doit, d’une façon ou d’une autre, de montrer le lien qui existe entre sa mise en scène et la pièce originale. Aussi peut-il être amené à justifier ses choix d’interprétation. Tout d’abord, la mise en scène de Philippe Caubère s’apparente à une véritable comédie “tout à fait convaincante” (Document 1). Le choix du décor - celle “d’un théâtre du XVII° siècle” - et d’un public “populaire” est clin d’œil à Molière, qui, lui aussi, s’adressait au peuple. Le “style bouffon, baroque et gesticulant” est tout à fait approprié à la pièce dans la mesure où celle-ci s’éloignait du théâtre classique au profit d’une vision plus libre. De plus, le caractère libertin de Dom Juan s’accorde tout à fait avec cette dimension baroque. Le style bouffon et clownesque apparaît aussi dans la réplique de Dom Juan au raisonnement de Sganarelle défendant la religion : “Bon ! Voilà ton raisonnement qui a le nez cassé.”. Et cette chute n’est pas sans donner une impression quelque peu burlesque, qui discrédite le raisonnement et le tourne en farce. La dimension “iconoclaste” apparaît aussi tout au long du texte de Molière, notamment dans la tirade du donjuanisme à l’acte I, scène 2, où le protagoniste dresse un réquisitoire contre la fidélité. Par ailleurs, faire de Dom Juan un “minet cavalcadeur et caracolant qui fait le flambard”, stigmatise le caractère désinvolte et libertin du personnage de